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Le petit héros abat le géant de l’esclavage

Nous préférons que nos héros soient grands et imposants. Du haut de ses 160 cms. William Wilberforce n’inspirait pas d’admiration, mais quand il ouvrait la bouche pour parler, les géants tremblaient…surtout le géant d’esclavage.Ce petit parlementaire anglais, né en 1759, joua un rôle décisif dans le mouvement qui fit tomber une industrie qui rapportait des millions et millions de livres aux gens influents de l’époque : l’esclavage des Africains.the-freedman-1500099 640 1

Cela parait incroyable mais, en ce temps-là, le commerce des esclaves était considéré tout aussi digne que n’importe quelle autre manière de gagner sa vie. Les gens de bien ne se braquaient pas devant la cruauté quand il s’agissait de s’enrichir.

Au départ, Wilberforce ne se souciait pas trop des problèmes des autres. Jeune homme très riche, il passait son temps à boire, jouer aux cartes et s’amuser avec ses amis de l’université.

Il étudia juste assez pour décrocher son diplôme de St. John’s Collège, à Cambridge, mais sa personnalité attirante lui était bien utile. William Pitt le jeune, futur premier ministre, était un de ses meilleurs amis et lui a sans doute donné un gout pour la politique.

Wilberforce se servit de sa personnalité et de son énorme fortune pour gagner une place dans le parlement britannique à l’âge de 21 ans, en tant que représentant de Hull. Trois ans plus tard il se présenta à l’élection pour représenter le comté de Yorkshire, un des plus influents du pays—et il gagna.

Le jeune politicien possédait d’énormes qualités de communication. L’auteur James Boswell entendit un jour un de ses discours dans les communes : « J’ai vu celui qui ne ressemblait qu’à une simple crevette monter à la table ; en l’écoutant, c’est comme s’il grandissait : la crevette devenait baleine. »

Un voyage qui réorienta sa vie

 

Wilberforce partit en vacances en famille dans le sud de la France à l’automne 1784. Il invita un ami, Isaac Milner, à voyager avec eux. Wilberforce emprunta un livre à sa cousine, « La montée et le progrès de religion dans l’âme » par Philippe Doddridge. Lui, et Milner, en discutèrent durant les longues heures de voyage. Du plus profond de son âme, les prémices d’un désir pour Dieu se réveillèrent. Le jeune homme commença à lire la Bible et à être incommodé en voyant le manque de respect envers Dieu tout autour de lui.

« Ce n’était pas tellement la crainte d’une punition qui m’a saisi, dit-il, mais c’était un sentiment de mon grand péché parce que depuis si longtemps j’avais négligé les grande miséricordes de mon Dieu et Sauveur ; l’effet que produisait cette pensée était tel que pendant des mois j’étais dans une profonde dépression à cause de la conviction de ma culpabilité. »

Tout comme le poussin lutte pour échapper à sa coquille, il semblait que Wilberforce luttait pour entrer dans un nouveau monde, ce qu’il fit pas à pas.

Quelques discussions avec le pasteur John Newton aidèrent le jeune politicien dans sa recherche. Cet ancien marin servait sur un bateau qui portait des esclaves, mais il était devenu un opposant féroce de ce commerce (Newton est par ailleurs l’auteur de l’hymne ‘Amazing Grace’).

Newton écrivit à un ami, à propos de Wilberforce : « J’estime qu’il est sur le bon chemin …J’espère que le Seigneur fait de lui une bénédiction en tant que Chrétien aussi bien qu’en tant qu’homme d’état. Ces deux rôles coïncident rarement, mais ne sont pas incompatibles. »

Deux grands objectifs

Petit ou non, le courage du jeune Wilberforce grandissait. Deux ans plus tard il écrit dans son journal intime : « Le Dieu tout-puissant a mis devant moi deux grands objectifs : la suppression du commerce des esclaves et une réforme des mœurs ». Le but du deuxième objectif consistait à faire en sorte que « la bonté soit à la mode. »

Il vivait dans une époque ou l’alcoolisme déchirait la population, les riches aussi bien que les pauvres, où la prostitution des mineurs était monnaie courante, où des mécréants étaient pendus pour toute sorte de crime, etc.

Et l’esclavage ! En un an les bateaux anglais transportaient 40,000 hommes, femmes et enfants kidnappés de chez eux pour partir en esclavage. On estime qu’il y avait environ 11 millions d’Africains transportés en esclavage dans des bateaux de l’Angleterre, de la France, de l’Amérique, du Portugal, etc.

Quelque 1,4 million d’entre eux sont morts en voyage !

Wilberforce éleva sa voix au Parlement pour arrêter ce crime. Il lui fallut 20 ans pour voir une première victoire, plus de 45 ans pour la victoire finale.

a1Lui et ses collaborateurs sont devenus la conscience de la nation. « Quand nous pensons à l’éternité, et aux conséquences futures de la conduite humine, dit-il dans un discours au Parlement, ne se demande-t-on pas pourquoi des hommes contredisent les appels de leur conscience, les principes de justice, les lois de la religion et de Dieu ?

« Monsieur, la nature et toutes les circonstances de ce commerce nous sont évidents ; nous ne pouvons plus plaider l’ignorance, nous ne pouvons pas l’éviter ; c’est un objet devant vous, nous ne pouvons pas le dépasser ; nous pouvons le rejeter, mais nous ne pouvons pas tourner nos yeux pour éviter de le voir ; parce qu’il est tellement évident devant nos yeux que nous devons choisir, et devons justifier au monde entier, et à nos propres consciences, la justice et les principes de notre décision. »

Il introduit projet de loi après projet de loi pour arrêter le commerce des esclaves, portés par les bateaux anglais. Le premier but n’était pas l’abolition totale de l’esclavage dans l’Empire britannique, mais les défenseurs de ces propositions de loi pensaient que si jamais elles entraient en vigueur, l’esclavage mourrait tout seul ou en tout cas ce serait un premier pas dans cette direction.

Les détracteurs de Wilberforce et de ses collaborateurs ont déclenché une tempête de feu sur eux. Le grand Lord Nelson lançait sa voix contre « la doctrine perfide de Wilberforce et de ses alliés hypocrites. »

Dans un débat le troisième fils du Roi Georges, le Duc Clarence, déclarait : « les promoteurs de l’abolition sont soit des fanatiques, soit des hypocrites. » Et il a explicitement mentionné Wilberforce.

Certains affirmaient qu’il était un mari cruel qui battait sa femme. Wilberforce n’était même pas marié au moment de cette rumeur !

Et James Boswell, qui avait loué ses capacités auparavant, l’invitait désormais dans un poème à se retirer : « Va t-en Wilberforce, va t-en, honte. Toi. Le nain au grand nom. »

Mais d’autres l’ont encouragé

John Wesley, un des plus grands évangélistes de l’histoire, lui a écrit quelques jours avant de mourir : « A moins que Dieu vous ait élevé pour cette tâche, vous serez usé par l’opposition des hommes et des diables. Mais, si Dieu est pour vous, qui sera contre vous ? Sont-ils ensemble plus fort que Dieu ? Ne soyez pas fatigué en faisant le bien ! Allez dans le nom de Dieu, et dans sa puissance, même l’esclavage américain (le plus vil qui ait jamais existé) disparaitra. »

Pendant 20 longues années il  a présenté son projet de loi pour abolir le commerce des esclaves et pendant 19 ans, il a échoué, parfois proche de la victoire.

Finalement en 1807 le climat changea. La loi passa devant la Chambre des Lords d’abord, là où il y avait souvent l’opposition la plus intense, puis il devint évident qu’elle allait passer la Chambre des Communes.

L’atmosphère était électrique alors que l’un après l’autre, les orateurs se présentaient pour appuyer le projet et souvent pour louer Wilberforce. Le petit parlementaire restait impassible jusqu’à ce que le solliciteur général, Romilly parle de la joie que Wilberforce aurait en se retirant chez lui après avoir pris conscience « d’avoir préservé des millions de ses semblables. »

Il n’en pouvait plus et, assis à sa place, 20 ans de lutte sont montés à la surface et sortis en larmes. Toute la chambre s’est levée comme un seul homme et des « hip, hip, hourrah ! » ont résonné dans les murs de la vénérable chambre, avec un tonnerre d’applaudissements.

C’était une première victoire pour l’abolition et les années qui suivirent ne furent pas toujours faciles, parce que l’opposition ne cédait pas sans combattre. Mais le bon chemin avait été pris.

birds-2012427 640Wilberforce a finalement laissé le leadership du combat à des plus jeunes. En 1833, trois jours avant sa mort, il reçut la nouvelle que la Chambre des communes avait adopté un projet de loi pour l’abolition de l’esclavage dans l’Empire Britannique.

Lord Melborne, un opposant acharné de l’abolition, avait un jour fait remarquer : « Voilà où en est ! Quand on permet à sa religion d’envahir l’espace public ! » Heureusement pour le monde, William Wilberforce l’a fait.

Il a été enterré à Westminster Abbey avec les grands de son pays.

Parfois les héros sont petits de taille mais jamais petits de cœur.

(Sources consultées : le livre « Amazing Grace » par Eric Metaxas ; BBC site web ; Wikipédia)

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Elliott Brown Museum of London Docklands - portrait of William Wilberforce
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Dernière modification levendredi, 28 avril 2017 20:47

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