La Défense du Christianisme dans une Culture Laïque
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Interview : RAVI ZACHARIAS, Apologète chrétien
« Le membre moyen d'une église d'aujourd'hui est mal équipé et mal préparé pour faire face aux attaques qui arrivent en force. Nous laissons nos jeunes entrer à l'université dans l'état d'agneaux qu'on mène a l'abattoir. »
Ravi Zacharias, président de Ravi Zacharias Ministries International est un apologète Chrétien. Né en Inde, il a passé la moitié de sa vie en Occident. Pendant 36 ans, Zacharias a voyagé partout dans le monde, attirant l'attention des athées, défendant le Christianisme sur les campus publics et proclamant la vérité par ses émissions radiophoniques quotidiennes et hebdomadaires.
Cette interview est tirée d'un article dans le journal « Enrichment >> (www. enrichmentjournal.ag.org ; Ressources Spirituelles en français). Zacharias a été interviewe par Richard L. Schoonover.
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Qu'est-ce qui détruit la fondation morale et spirituelle de la société d'aujourd'hui ?
Je crois qu'une convergence de beaucoup de facteurs a eu lieu. Une grande partie de l’éducation des années 1960 s'est détachée des valeurs éthiques et morales absolues. Ça s'est poursuivi dans les 40 dernières années. II y a eu beaucoup de voix qui nous alertaient. Mais ce n'est pas simplement une philosophie qui s'est installée, c'est un état d'esprit.
D'abord, la pensée laïque affirme généralement que certaines idées, institutions et interprétations religieuses ont perdu leur signification sociale. Les gens aimaient l'idée d'une société et d'un gouvernement laïque. Mais en termes de valeurs morales et éthiques, ils n'ont jamais réfléchi aux principes de la laïcité, qui a ouvert la porte a presque n'importe quel point de vue sur n'importe quel sujet. Commençant dans les années 1960, la laïcité a, en fin de compte, mené à la perte d'un certain sens de la honte dans la société.
Ensuite vint le pluralisme, qui semble être une idée pratique et digne - et par beaucoup d'angles, elle l'est. Dans le pluralisme, un nombre important de visions du monde entrent en rivalité mais aucune n'est dominante.
Mais, ce qui est entré clandestinement avec le pluralisme a été l'absolutisme d'un régime de relativisme, c'est-à-dire, l'idée que la seule chose dont nous pourrions être surs était que tous les choix moraux sont relatifs et qu'il n'y a pas de point de référence pour déterminer ce qui est bien et ce qui est mal. Cela a conduit à la mort de la raison.
La dernière chose est la privatisation, qui est un compromis trouvé pour ceux qui ont une sensibilité religieuse. En effet, si la laïcité et le pluralisme allaient devenir dominants, qu'allait faire la société avec ces nombreuses personnes spirituellement disposées?
Etre spirituellement disposée était vu comme une bonne chose tant que les concernées gardaient leurs croyances spirituelles privées et ne les exprimaient pas dans l’arène publique. L'ironie de tout cela est que la laïcité—qui a ses propres suppositions concernant les absolus et tout ce qui est d’une nature métaphysique—a été admise sur la place publique.
Mais quelqu'un qui croyait a une Essence Spirituelle, a une Réalité Suprême et le fait qu'il existe des absolus transcendants auxquels nous devrions adhérer, celui-là devait garder ses croyances pour lui-même dans le domaine du privé.
Cela ouvrait le chemin a une certaine perte de sens.
La perte du sentiment de honte, la perte de raison et la perte de sens
Ces trois états d'esprit - la sécularisation, le pluralisme et la privatisation - ont provoqué la perte du sentiment de honte, la perte de raison et la perte de sens. Comment cela a-t-il été inscrit dans I'ADN social ? C'est là que la philosophie est intervenue, les moralisateurs contre la moralité sont entrés en scène et la pensée unique est apparue. Ceuxci ont donné à la société quelques paramètres qui leur ont permis d'expulser la moralisation à l'extérieur du royaume laïc.
En conséquence, tout est devenu pragmatique. Des philosophes et des naturalistes sont intervenus. Dans ce nouveau siècle, nous avons perdu toutes les définitions de ce que signifie être humain et du vrai sens de la sexualité, de la vie du foyer. Nous sommes en haute mer, combattant les tempêtes de visions du monde contradictoires sans boussole.
Un changement a lieu dans l'attitude de la société d'aujourd'hui vis-à-vis du Christianisme et de l'église. Pouvez-vous l'expliquer ?
Le changement qui a lieu est très calculée. Des religions orientales sont protégées dans la société d'aujourd'hui parce que la critique des religions orientales est perçue comme culturellement sensible et préjudiciable. Mais la foi chrétienne est désormais la cible.